L'Aye aye : un animal encore méconnu

La grande île de Madagascar abrite d’innombrables espèces endémiques, aussi bien animales que végétales. Parmi ces espèces animales endémiques figurent les l'aye aye : un animal encore méconnulémuriens et l’Aye Aye en est une espèce à part entière des Lémuriens de Madagascar. Par ailleurs, Madagascar est notoirement connu pour être le seul endroit qui peut présenter les conditions climatiques et écologiques indispensables à la survie de l’Aye Aye. Ce fut le chercheur Sonnerat qui a découvert l’Aye Aye en 1870. L’Aye Aye fait partie de la famille des daubentonides et il est d’ailleurs le seul représentant vivant de cette famille de lémuriens. L’Aye Aye étant un animal nocturne, de ce fait, il est très difficile à observer durant le jour et même pendant la nuit. Physiquement, l’Aye Aye se distingue facilement des autres
lémuriens à cause de son troisième doigt, étonnement long et disgracieux. Il dispose par ailleurs d’une face semblable à celle d’une chauve-souris et des oreilles développées. Ces oreilles offrent à l’Aye Aye une ouie extraordinairement pointues. Revenons à ce doigt exubérant de l’Aye Aye qui s’explique par son régime alimentaire. En effet, l’Aye Aye est, certes frugivore, mais aussi et surtout, c’est un lémurien insectivore. Son plat favori est constitué par les larves vivant dans les écorces des arbres. Ce doigt lui sert alors de « bâton de résonnance » pour localiser les insectes. Une fois les proies localisées, l’Aye Aye se seraye aye animalt de son long doigt pour débusquer et « pêcher » les larves. Son apparence physique lui a d’ailleurs valu pendant longtemps d’être pris comme étant un rongeur parmi tant d’autres. Et, de ce fait, l’Aye Aye a été chassé par les hommes qui croyaient qu’il s’agissait d’un animal nuisible. Non seulement l’Aye Aye est fragile et rare mais il ne met au monde qu’un petit à la fois, un petit nourisson qu’il protègera en le portant avec lui ou en s’abritant avec lui dans un nid confectionné à cet effet. Le nid est construit avec de la paille, des feuilles et quelques brindilles assemblées en boule. Le nid ainsi obtenu qui est de forme sphérique, similaire à celui de certaines espèces d’oiseaux comme les hirondelles, est alors fixé à environ une quinzaine de mètres du sol. A l’instar des autres espèces endémiques, l’Aye Aye est une espèce qui dépend entièrement de son milieu naturel qu’est la forêt. La déforestation massive qui détruit son habitat, par la même occasion et son milieu naturel et sa réserve de nourriture, a eu raison de lui dans plusieurs régions de la grande île. Par ailleurs, le peuple aborigène de Madagascar est un peuple qui vit avec la superstition et les croyances ancestrales et l’Aye Aye étant désigné comme un porteur de mauvais présage dans plusieurs parties de l’île est chassé sans ménagement des environs des villages. En effet, l'apparition d'un petit lémurien est accusé d’amener la mort dans les villages. Certes, l’Aye Aye est très agile, mais même avec son extrême rapidité, il n’est pas rare que l’animal se blesse pendant sa fuite, et maintes fois, y laisse sa vie. Le petit lémurien bénéficie pourtant de la loi de Madagascar qui condamne toutes formes de chasse des lémuriens. Par ailleurs, plusieurs organismes et associations sont à pied d’œuvre pour protéger les lémuriens ainsi que la biodiversité de l’île rouge. Les espaces protégés connaissent un développement croissant et constant au niveau de leur structure, une action entreprise par le pouvoir local. Toutes ces mesures sont légitimes et l’Aye Aye, ainsi que les autres membres de la famille des lémuriens, méritent qu’on les protège. Face à ces problèmes, le Daubentonia madagascariensis, nom scientifique de l’Aye Aye, a du mal à survivre et constitue une espèce menacée. L’Aye aye, ainsi que les autres animaux en voie de disparition, sont surtout victimes de la pauvreté et de l’ignorance des hommes. La pauvreté les pousse à détruire les forêts, habitats naturels des Aye aye tandis que l’ignorance leur procure une haine ainsi qu’une peur injustifiée et insensée de ce petit animal inoffensif. La meilleure protection qui pourrait appuyer les actions de protection des lémuriens ainsi que de toute la biodiversité de Madagascar serait d'instaurer une sensibilisation massive et ciblée des hommes avoisinant les zones peuplées par des espèces dites sensibles et menacées.http://www.aquavpc.com/blog/index.php/2008/08/20/508-aye-aye-animal-meconnu